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mercredi 23 novembre 2011

Ali Moussa-Iye

Enseigner une histoire commune aux Africains

De nationalité djiboutienne, il pilote le projet dit de «L’utilisation pédagogique de l’Histoire générale de l’Afrique» depuis plus de cinq ans à l’Unesco. Un projet qui est en fait la 2è phase de la rédaction d’une histoire propre à l’Afrique et qui avait en son temps fait recours aux sommités intellectuelles africaines du moment. Intellectuels qui avaient mis 35 ans (1964 à 1999) pour mettre sur le marché, grâce au soutien de l’Unesco et à la volonté des Etats africains, huit volumes de l’histoire africaine. Des œuvres qui malheureusement n’ont pas été assez disséminés sur le continent. Au sortir de cette 1ère phase, il fallut continuer malgré des pesanteurs de poids comme la mutation de l’Oua en Union africaine (UA). Il fallait aussi mobilier les fonds nécessaires et surtout remettre les intellectuels africains sur le chemin de cette 2è phase. C’est désormais chose faite. Dans l’entretien ci-contre, le pilote en chef de section Histoire et Mémoire pour le dialogue à l’Unesco de explicite les contours de son projet et se projette dans le futur. Non sans évoquer les difficultés. Mais il semble déterminé à réussir et à faire de l’Afrique la première région du monde à enseigner une histoire commune à ses habitants. Un pari difficile, mais réalisable à en croire Ali Moussa-Iye dont l’enthousiasme et n’a d’égal que l’importance du projet.


Entretien avec Parfait Tabapsi à Harare

Bonjour M. Iyé. Pouvez-vous reconstituer pour nos lecteurs la genèse de ce projet ambitieux?

Ce projet a une longue histoire. Il date des années 1960, c’est-à-dire au lendemain des indépendances. Les États africains ont très vite exprimé le vœu de voir écrite leur histoire, conscients de ce que c’est à travers elle que les nouveaux États qu’ils étaient devaient se reconstruire. L’histoire qui était alors enseignée dans les écoles était une histoire déformée, biaisée, qui mettait le continent dans une position dévalorisante. Elle faisant de l’Afrique un contient sous-développé, sauvage, barbare, sans histoire et que ce sont d’autres peuples extérieurs à l’Afrique qui sont venus y faire l’histoire. On était même arrivé à un point où dès que l’on trouvait un signe de l’histoire en Afrique, tout de suite on lui trouvait une source extra-africaine. Ce fut le cas avec la culture Ife au Nigeria qui a fait dire à un chercheur farfelu que cette civilisation serait venue d’un Grec qui a migré en Afrique. C’est la même chose pour Égypte où il n’était pas question de laisser croire que cette civilisation qui a marqué l’histoire fut le fait des Africains. C’est d’ailleurs pour cette raison que Égypte a été coupée de l’Afrique pour se retrouver dans la classification des chercheurs en Méditerranée. Bref c’est conscients de tout cela que les États africains ont senti la nécessité de réécrire leur histoire et sont venus voir l’Unesco qui reste et restera toujours l’organisation intellectuelle du système des Nations Unies dont la mission première est de lutter contre l’ignorance et de promouvoir une reconnaissance mutuelle. L’Unesco s’est chargée de cette demande, sans même en mesurer la dimension et les difficultés.

Et depuis lors a commencé la première phase. En quoi consistait-elle ?

Il était question de procéder à la rédaction d’une histoire générale de l’Afrique qui puisse donner la part belle à cette histoire là.

Est-ce qu’au commencement de cette aventure il était prévu plusieurs phases ? C’est-à-dire qu’au commencement avait-on pensé qu’il fallait dans un premier temps écrire cette histoire et ensuite l’enseigner dans les écoles du continent ?

Très vite les initiateurs du projet ont été conscients de la nécessité de l’enseigner. Et dès avant que le 8è volume ne soit publié, il était question de son intégration dans les systèmes scolaires continentaux. L‘on entendit même à cette époque des propos du genre «cette histoire n’aura servi à rein si elle n’est pas enseignée sur le continent». L’Unesco a donc mobilisé les intelligences nécessaires et diverses pour la mise en route de ce projet. Il y avait là des figures comme Ki-Zerbo, Cheik Anta Diop, Ali Mazuri… Et il n’y avait pas que des historiens ! C’est ainsi qu’un comité scientifique de 39 membres a été formé et composé de deux tiers d’Africains et un tiers de non Africains. Les Africains étaient tellement sûrs de leur fait qu’ils ont même convoqué des spécialistes d’ailleurs (Européens, Américains, Asiatiques …) Ils pensaient que cette histoire à écrire devait être universellement reconnue et non pas pris comme quelque chose que les Africains font dans leur coin. Plus de 350 spécialistes ont ainsi été mobilisés dont 80% d’Africains.

Mais pourquoi cette première phase a-t-elle duré autant ?

C’est vrai que cela a mis en tout 35 ans. Parce que le procédé n’était pas identique à celui d’un ouvrage collectif où chaque contributeur écrit son article e l’envoie pour publication. Il y avait le comité qui recevait, parcourait et disséquait toutes les contributions avant de les renvoyer pour complément. Vous pouvez donc imaginer les va-et-vient de copies ; cela sans compter les débats que ces contributions charriaient. Ce processus fastidieux mais nécessaire a pris plus de temps que prévu et explique cette longue durée (1964 à 1999). Mais au moment de son achèvement, le leadership avait changé en Afrique ; en plus, le continent sortait à peine d’une période d’ajustement structurel où le mot d’ordre n’était pas d’investir dans l’éducation puisque ce n’était pas important, qu’il valait mieux miser sur la formation des techniciens et privatiser à tout va, etc. C’est durant cette période d’ajustement que le système universitaire a été démantelé en Afrique. Donc parvenu au bout de cette première phase, il était triste de constater que ce travail gigantesque n’aurait pas l’avenir qui lui était promis du fait de cette conjoncture défavorable.

Terrible !

A ma connaissance, il n’y a que l’Afrique du Sud qui a fait une démarche à la fin de l’Apartheid pour utiliser l’Histoire générale de l’Afrique (Hga) comme base de l’enseignement de l’histoire dans ce pays là. Elle a même demandé à l’Unesco l’autorisation de réimprimer les huit volumes à cette fin. Cela leur a permis non seulement de l’actualiser par rapport à leur propre histoire, mais de fabriquer des manuels pédagogiques. Passé ce moment critique, nous avons pensé à l’Unesco qu’il fallait lui donner la suite logique qu’il méritait à savoir plancher sur l’utilisation pédagogique de cette Histoire générale de l’Afrique. On a donc préparé la 2è phase.

En 1999 déjà quand la première phase prend fin, il y a que l’Oua est elle-même rentrée dans une période de mue vers l’Union africaine ?

C’est vrai. La première phase s’est achevée alors que l’organisation panafricaine était rentrée dans une phase de transition.

Qu’est ce qui a donc redonné du punch au projet ?

Comme je le disais tantôt, c’est la volonté de l’Unesco qui a été le premier élément déclencheur de cette 2è phase. Lorsque j’ai été amené à m’occuper de l’Histoire générale de l’Afrique, je me suis dit qu’il ne fallait pas qu’un si beau projet s’arrête de la sorte. Ce d’autant plus que j’ai trouvé un tas de rapports qui allaient dans ce sens. Même la dernière réunion du comité scientifique à Tripoli en 1999 prescrivait la poursuite de la 2è phase. Nous avons essayé de reprendre ces différentes recommandations et de les transformer en projet faisable que nous avons proposé à différents financements aux pays africains. Et la Libye a fourni les deux millions qui ont permis le lancement de cette 2è phase.

En quelle année ?

C’était en 2009, mais le projet était sur les rails trois ans auparavant. Le financement on l’a eu en 2008 et le lancement officiel de cette 2è phase a eu lieu en 2009 à Tripoli en présence de notre directeur général.

Qu’est ce qui changeait avec cette nouvelle phase ?

Ce n’était plus la même équipe ni les mêmes compétences dont le projet avait besoin. Un nouveau comité scientifique a ainsi été créé, mais réduit à 10 membres pour le rendre plus opérationnel et pouvoir les réunir très souvent. Y siègent bien sûr des historiens, mais aussi des pédagogues, des enseignants et des spécialistes de curricula.

Quels sont les autres pays en dehors de la Libye qui ont manifesté un fort intérêt au cours de cette 2è phase jusqu’ici ?

Avant même que le projet ne soit officiellement lancé, l’UA avait déjà pris nombre de décisions qui allaient dans le même sens. On sentait à travers ses décisions, dont celle de 2006 à Khartoum avec l’adoption du plan d’action de la 2è décennie de l’éducation en Afrique qui dit clairement qu’il faut rénover et améliorer la qualité des contenus de ce qui est enseigné aux enfants du continent. Cette décision a réservé une part belle à l’histoire et à la nouvelle citoyenneté à créer, et fait savoir que cette histoire là devait se baser sur l’Histoire générale de l’Afrique. Il y avait donc, en plus de la prise de conscience, un fort engagement au niveau de l’UA. Donc dès le départ, comme pour la première phase, le projet a connu un enthousiasme remarqué aussi bien de la part des experts que des politiques. En 2009, ce soutien de l’UA a été réitéré au sommet de la conférence des ministres en charge de l’Education en Afrique (Comedaf).

En plus du comité scientifique, quels sont les autres instruments ou outils qui ont été convoqués pour cette 2è phase ?

Permettez-moi tout d’abord de préciser une chose importante : le projet consiste à préparer des contenus communs à tous les pays africains pour les trois classes d’âge à savoir les moins de 12 ans (primaire), les 13-16 ans (secondaire I) et les 17- 19 ans secondaire II). C’est un découpage qui découle des différents systèmes éducatifs existant en Afrique. Chaque contenu est assorti d’un guide de l’enseignant pour l’aider dans sa tâche. Sans oublier qu’il faudra pour chaque classe d’âge un atlas historique et des Cd Rom avec plein de sources. Le tout en langues étrangères et africaines.

Pour ce qui est du supérieur, il y a une autonomie qu’il faut respecter. Nous n’allons pas faire un programme unique, mais on va travailler pour que l’enseignement de l’histoire soit harmonisé partout sur le continent, qu’on puisse être sûr que les universités africaines enseignent une même perspective de l’histoire du continent.

Pouvez-vous être plus concret ?

Pour chaque classe d’âge a été constitué des comités de rédaction des manuels qui se réunissent ici à Harare. Et là, nous n’avons pas choisi la solution de facilité. On aurait pu en effet prendre quatre spécialistes de curricula et leur demander de nous pondre, sur la base de l’Hga, un contenu pour chaque classe d’âge que chaque État africain devait intégrer. Au lieu de cela, nous avons pensé qu’il était plus approprié de procéder par une approche participative en mettant en place l’équipe la plus représentative possible par tranche d’âge. On a donc constitué à chaque fois une équipe de dix experts représentant les différentes disciplines nécessaires à la conception des manuels ; s’y trouvent donc historiens, pédagogues, enseignants d’histoire, spécialistes de curricula et formateurs d’enseignants. En plus, il fallait que chaque équipe reflète la diversité de notre continent afin de tenir compte des spécificités des systèmes éducatifs de toutes les sous-régions. C’était vraiment un casse-tête mais nous y sommes parvenus. Chaque sous-région est ainsi représentée par six experts.

Après la rencontre de Tripoli où l’on est rentré véritablement dans la phase pratique, il a fallu attendre plus d’un an pour réunir les équipes de rédaction. Que s’est-il passé ?

Après cette réunion de lancement, il fallait procéder à l’identification des équipes. Au lieu de prendre ceux qui étaient invités à Tripoli sur la base d’une sélection assez rudimentaire je dois l’avouer, le comité scientifique a souhaité avoir des professionnels de haut vol pour poursuivre cette aventure. C’est ainsi qu’un appel à candidatures a été lancé pour tous les pays africains en passant par leurs centres pédagogiques, les commissions nationales pour l’Unesco et autres réseaux professionnels. Au bout du compte, nous avons reçu 120 candidatures pour 30 places. Et en marge du sommet de l’UA d’Addis Abeba l’an dernier, le comité scientifique s’est réuni pour dépouiller les candidatures et sélectionner les membres devant figurer dans les équipes de rédaction en tenant compte de la représentation géographique, par discipline. Vous comprenez donc que tout cela devait prendre du temps.

Mais nous avons eu des informations selon lesquelles cette rencontre était initialement prévue en Afrique du Sud.

Oui, elle devait avoir y lieu en avril dernier. Sauf que la crise libyenne a fait qu’à un moment donné les fonds destinés à ce projet et provenant de la Libye ont été bloqué à l’Unesco. Heureusement que l’on a compris finalement l’importance de ce projet et que ces fonds ont été débloqués.

Au sortir de la rencontre d'Harare, êtes-vous optimiste pour la suite ?

Oui. Avant de commencer la réunion de rédaction, nous avons pensé qu’il était nécessaire de faire un atelier préalable sur la décolonisation des concepts dans la mesure où l’on allait manier des concepts et autres vocables à connotation péjorative pour l’Afrique. Cette réflexion là devait être faite avant la réunion du comité scientifique ; elle s’est faite deux jours durant avec au bout un accord sur une grille méthodologique, une stratégie pour débusquer les terminologies à problèmes. On va en créer de nouvelles qui tiennent compte de la vision africaine. Il existe par exemple des populations africaines qui sont encore nommées par des noms péjoratifs donnés par le colonisateur. C’est le cas des Berbères qui provient de barbares alors que ce peuple-là se considère comme un peuple libre. Mieux, on va déconstruire les appellations de certains peuples qui à l’intérieur de l’Afrique ont été données par un groupe dominant à un groupe dominé.

Au sortir d’Harare, qu’est ce qui doit sortir de la rencontre du comité scientifique ?

Trois choses : une méthodologie pour la rédaction des manuels ; une méthode de travail, notamment la répartition des rôles vu qu’ils travailleront à distance ; il doit sortir d’ici enfin un chronogramme d’activités.

Quel sera l’agenda au niveau de l’Unesco dès à présent ?

Nous allons laisser les équipes travailler. Nous nous sommes fixés un calendrier assez serré. On va donner trois mois pour la rédaction des contenus et des guides. Après quoi il faudra que ce premier brouillon soit transmis au comité scientifiques pour remarques car c’est à lui de faire la coordination générale. L’idée étant d’essayer d’avoir une cohérence avec les différents niveaux. Les brouillons retourneront aux membres afin qu’ils ajustent suivant les remarques du comité scientifique. Suivra une 2è version qui sera analysée et critiquée par le comité scientifique. Ce n’est qu’au troisième draft qu’on aura une version pas encore finale puisqu’il sera envoyé aux ministères en charge de l’éducation en Afrique pour validation. C’est alors que l’on pourra dire que ce qui a été préparé est enfin adopté. Nous demanderons alors à ces ministères de faire une grande conférence de presse pour faire connaître ce travail au plus grand nombre.

Est-il possible aujourd’hui d’avoir une date probable de la fin de ce processus ?

Nous avons prévu 18 mois à partir de cette réunion d’Harare. Cela sous réserve bien sûr de l’agenda du comité scientifique. C’est un calendrier serré j’en conviens mais je crois qu’aujourd’hui il y a une dynamique positive sur laquelle il faut surfer. Il n’y a plus de temps à perdre. Nous n’en avons que trop perdu entre la fin de la première phase et le lancement de la 2è. Mais dès à présent, nous exhortons chaque pays à préparer son curricula pour l’apprêter à recevoir les contenus qui sont en train d’être préparés dans le cadre de ce projet et ainsi éviter que ça ne traîne en longueur au niveau des États. Nous leur demandons, pour ceux d’entre eux qui seraient en train de réviser les curricula de tenir compte de ce projet. Et pour ceux qui ont déjà fait des révisions curriculaires, nous leur demandons d’être prêts à l’ouverture. L’intérêt de ces contenus c’est qu’on va les rendre suffisamment flexibles afin qu’ils puissent aisément s’adapter aux différent systèmes éducatifs et même aux différents approches curricualaires en vigueur sur le continent. Il y a des pays sur le continent qui procèdent par l’approche par objectifs, d’autre par l’approche par le contenu, etc. L’objectif ici étant que chaque pays puisse intégrer ces contenus.

En vous écoutant, on imagine que ce projet est des plus titanesques. N’entrevoyez-vous pas des difficultés ?

Nous sommes conscients au niveau du secrétariat du projet de deux grands défis. Le premier est d’ordre pédagogique : c’est comment préparer un contenu commun à des systèmes éducatifs différents ? Ce défi s’est posé dès le premier jour de cette seconde phase, mais nous avons dit aux expert que la première phase n’en comportait pas moins et elle est allée jusqu’à son terme. Cela n’est pas impossible mais cela demande beaucoup de créativité et d’innovation. Le 2è défi est politique : les États sont enthousiastes, mais que feront-ils une fois les contenus à eux remis pour validation et application ? Et là nous sommes impuissants. Le fait que l’UA soit partie prenante est important et nous rend optimiste sur ce point. Nous pensons d’ailleurs qu’elle doit préparer les ministres de l’Education afin que lorsque les contenus leur seront présentés, qu’ils y adhèrent véritablement. Je pense que les pays africains sont suffisamment mûrs pour cela. L’autre chose intéressante que je souhaitais dire c’est que nous sommes là dans une perspective panafricaine de l’histoire, qui mettra l’accent sur ce que les Africains partagent en commun. N’oubliez pas que jusqu’ici, l’Afrique est enseignée comme un continent fragmenté avec une méconnaissance totale des autres régions.

Comment vous y prendrez-vous pour ce qui est des langues en vigueur dans les pays africains ?

Cette question nous préoccupe d’autant plus que le même contenu doit circuler sans souci de frontières. Nous préparons certes les contenus dans les deux langues de travail de l’Unesco pour mieux travailler à savoir l’anglais et le français, mais après il faudra penser à la traduction. C’est même là un autre défi. Votre question est d’autant plus pertinente qu’il y a des pays où l’enseignement se fait dans les langues du pays et non celles du colonisateur. Comment donc ces contenus qui ont été faits dans les langues européennes vont être transcrits dans les langues africaines d’enseignement ? Les traducteurs devront donc là aussi faire preuve de créativité et d’imagination.

Qu’entrevoyez-vous à l’issue de ce projet ?

Si jamais on réussit ce pari, l’Afrique sera la première région du monde à enseigner une histoire commune dans un continent. Pour une fois on pourra servir de modèle. Les autres continents regardent ce projet et son évolution avec beaucoup d’intérêt. L’Europe par exemple regrette aujourd’hui d’avoir fait son intégration par le charbon et l’acier, laissant de côté la culture et l’histoire. C’est un élément motivateur pour nous. Ce ne sera alors qu’un retour des choses vu la place importante qu’a occupé notre continent dans l’histoire surtout dans les premiers millions d’années de l’humanité. Nous souhaitons que ce modèle puisse être reproduit pour d’autres matières comme les mathématiques. Nous voulons enfin autour de ce projet créer des coalitions de toutes les personnes qui sont dans le circuit de l’éducation au sens large, qu’il s’agisse de l’éducation formelle ou informelle. Car tout le monde a le droit de connaître son histoire, l’histoire de son peuple. La porte est d’ailleurs ouverte à toutes les initiatives qui pourraient donner à l’histoire africaine toute sa place. Vous les journalistes pourrez créer par exemple des feuilletons dans vos journaux sur les grandes figures de l’histoire africaine ; les cinéastes pourraient s’en inspirer pour nous étonner dans leurs productions ; que les metteurs en scène africains rejoignent cette dynamique ; idem pour les conteurs, les musiciens, les plasticiens et tous les autres artistes. Il est donc prévu dans ce projet de créer les coalitions pour préparer les mentalités. L’idéal étant qu’il y ait une continuité logique chez l’enfant qui sur le chemin de retour de l’école trouve partout, jusque dans son téléviseur, la grandeur de l’Afrique que son maître lui a expliqué. Il faudrait que cet enfant soi pris en charge de l’école à la maison. C’est en essayant de retrouver cette confiance en soi que les Africains peuvent mieux s’approprier leur présent et leur futur. Avec ce projet, on veut réaliser le panafricanisme qu’on n’a pas pu réaliser politiquement. Que de l’éducation l’on remonte à l’intégration et à l’unité politique. Là est un vœu que nous pensons réalisable et que nous allons nous atteler à réaliser.

mardi 22 novembre 2011

Lectures

Télévision

Heureux qui comme Drucker…

Dans son autobiographie, le célèbre animateur donne des recettes pour durer et donner toujours du plaisir au public.

Les sages, c’est bien connu, ont le langage simple mais profond. Ils parlent avec détachement et pour qui les suit, leurs paroles résonnent jusqu’au plus profond de l’être pour finalement contribuer à transformer notre rapport au monde et la manière dont nous nous comportons dans la vie de tous les jours, y compris sur notre lieu de travail. De Drucker, le téléspectateur lambda du Cameroun connaît sans doute quelques émissions qui arrivent dans nos foyers grâce à la magie du câble. Les plus curieux de ce qui se passe en France sont sans doute au courant de ses relations pour le moins troubles avec notre compatriote Calixte Beyala dont l’un des derniers épisodes a fait les choux gras là bas et même ici.

De cela, il n’est question à aucun moment dans ce «Mais qu’est-ce qu’on va faire de toi ?» qui se veut en gros une sorte de Mémoires d’un géant de la télévision française qui au bout de plus de 40 ans de pratique n’est pas prêt de prendre sa retraite de la lucarne. Un Drucker dont la vie d’enfance aura été tout sauf un long fleuve tranquille. Non seulement parce que son père, juif roumain, et sa mère originaire d’Autriche étaient des étrangers et ont souffert des affres du nazisme, mais aussi et surtout parce que le jeune Michel a souffert du martyre de son père. Un médecin de campagne qui voyait en ses enfants des forts en thème et des élèves brillants.

Ses deux frères y parviendront. Pas lui qui était ainsi obligé de «travaille(r) deux fois plus que les autres pour (s)’adapter, (s)’intégrer, digérer». Il quittera donc la France profonde pour Paris où il découvrira au contact des monstres de la télévision française du début des années soixante comme Léon Zitrone que l’image était ce qu’il lui fallait. Il y mordra donc comme un jeune dans une tranche de pastèque, attrapera le virus qu’il traîne toujours avec un plaisir qu’il a su au fil des décennies transmettre à des téléspectateurs différents.

A tel point qu’aujourd’hui, il parle avec autorité et dégaine quelques vérités que ses contemporains de là-bas et même d’ici feignent de ne pas savoir ou d’oublier : «l’un des gros dangers de nos métiers est de penser avoir droit au même statut que ceux que nous présentons» ; «L’animateur n’est pas un créateur. Il ne laisse rien, sinon un flot d’images qui un jour seront recyclés» ; «Faire la télévision est un métier de modestie» ; «La télé voyeuse, celle qui lorgne par le trou de la serrure, celle qui fait son beurre de la détresse morale, de la misère sexuelle, celle qui filme les désœuvrés de la télé-réalité comme des rats de laboratoire, ne sera jamais la mienne».

Alors refus de s’arrimer à son temps ? Que non ! Simplement une question de pudeur et d’attachement aux valeurs de la France profonde, lâche l’animateur. Qui met en garde au passage ses confrères ainsi que les producteurs de shows télévisés contre «la dictature de l’émotion».

Au final, une somme qui démontre au fil des pages le bonheur de Drucker pour son métier qui consiste de son point de vue à rendre les gens (public, techniciens et invités) heureux. Un bonheur qu’il faut savoir cependant entretenir à travers des exercices physiques bien réglés (eh oui !) puisque «Faire la télévision est devenu un sport de haut niveau». Aussi, tout animateur digne de ce nom se doit d’«ignorer l’argent ou du moins ses excès». C’est avec cela que l’on atteindra la vérité du métier qui est que nul n’est indispensable car «La seule vraie vedette de la télé, c’est la télé». A bon entendeur…

Parfait Tabapsi

Michel Drucker

Mais qu’est-ce qu’on va faire de toi ?

Paris, Robert Laffont,

Novembre 2007, 322 pages

harare's telegraph

Chapter three

Le voyage constitue, pour l’Africain que je suis, le moyen d’aller à la rencontre des autres peuples. Et le meilleur moyen pour moi reste la culture. Champ en friche en Afrique tant les rythmes de chez nous, pour ne parler que de la musique, restent en friche. Surtout chez moi au Cameroun où les musiques urbaines ont depuis effacé les musiques authentiques de nos villages. Dernièrement au cours d’un bref échange avec le virtuose de la guitare solo Vincent Nguini au pays, je m’en suis rendu bien compte. Lui qui me révélait alors que le répertoire de nos musiques reste à faire. Dommage que nous n’ayions pas eu l’occasion d’approfondir la réflexion. Mais ce n’est que partie remise.

Lorsque mon invitation pour Harare s’est concrétisée, je me suis posé la question de savoir ce qui, dans mon «arrière-pays mental» -l’expression est empruntée à l’un de nos plus grands poètes encore en vie à savoir Fernando d'Almeida- renvoyait au Zimbabwe. S’y trouvait bien sûr en bonne place un titre devenu culte depuis une sorte d’hymne qu’inspira l’indépendance de ce pays en 1980 au célèbre reggae man et rastafari de la diaspora noire Bob Marley. Mais en fouillant bien, me revint la célèbre foire du livre d’Harare dont l’aura a traversé depuis longtemps le cadre zimbawéen pour irradier l’Afrique au sud du Sahara, et même au-delà. Alors je me suis renseigné auprès d’un ami à moi qui m’a fait comprendre que depuis quelques années, on en entendait plus parler et qu’il serait à coup sûr mort avec les années d’inflation qu’a connu ce pays.

L’autre chose que je retrouvais dans mon esprit c’est le célèbre écrivain Dambudzo Marechera, mort au milieu des années 80, mais qui a laissé un œuvre monumentale. Lors de mon passage à Berlin d’ailleurs en janvier 2010, j’étai rentré en contact avec la prof Flora Weitwild qui m’avait offert un exemplaire de son œuvre de référence «The House Of Hunger» publiée l’année précédente. Dans mon inconscient aussi se trouvait le compositeur Thomas Mapfumo dont quelques œuvres sont disponibles sur le net.

Le bagage ainsi rassemblé, j’ai pris l’avion en espérant que Harare me surprendrait par son côté culturel. Une fois arrivé ici, a commencé l’obsession de découvrir le site de la foire du livre. Grâce au net, je pus me rendre compte du lieu où je pouvais prendre des nouvelles : il fallait se rendre au Harare Gardens. Ce que je fis mardi dernier en compagnie de mon confrère malien Alexis Kalambry, directeur de publication du quotidien Les Echos qu’Alpha Oumar Konaré créa à Bamako voici une vingtaine d’année (22ans pour être plus précis).

Je m’y rendis donc et rencontrais l’actuel directeur avec qui je m’entretins durant près de deux heures avec le plus grand plaisir et la plus grande curiosité possible. Bien qu’il bredouillait un français très scolaire, nous échangeâmes en anglais. Le fruit de cet échange sera publié par Mutations s’il ne l’est déjà.

Mais avant cette rencontre, bous étions allés du côté de Book Cafe, un autre lieu mythique de la culture ici à Harare. Grâce à l’ami Télesphore Mba Bizo de la Crtv que je remercie ici, j’ai pu rencontrer Paul Brickhill et son fils James avec qui on a échangé longuement –quoiqu’ils préparaient tous deux une réunion importante. Je fus marqué par les programmations et me mordis même un doigt quand j’appris que Chiwoniso, la jeune chanteuse qui remporta le prix Découvertes Rfi il n’y a pas longtemps et donc je dispose d’un titre perdu dans une collection à la maison, venait de prester ici même le samedi précédent alors que je prenais mes quartiers au Rainbow Towers Hotel à un jet de pierre de là. Devant mon regret, mes hôtes m’informèrent de ce qu’elle allait retourner ici même vendredi prochain pour prester en compagnie d’un jeune hip hopeur venu du Soudan, ancien enfant soldat, du nom de Jal. Je pris congé et promis d’être de la partie pour la fièvre du vendredi soir qui allait avoir lieu.

Sur le chemin du retour, nous découvrîmes un Harare chic par endroits, mais un peu sale. Mais ce qui allait me frapper c’et cette gentillesse collé à tous les Hararois (c’est ainsi qu’o appelle les habitants d’Harare ?). Ici plus qu’à ailleurs, j’ai vérifié la maxime chère à Jean Miché Kankan, notre humoriste inoubliable, et qui veut que «L’homme qui a la bouche ne meurt pas».

Rentré à l’hôtel, je pris part aux travaux des intellectuels pour lequel j’ai été invité ici. Mais déjà, je sentais que quelque chose n’allait pas en moi. Je pris tout de même mon dîner avant de faire deux ou trois choses sur le net par la suite. Notamment, j’allais échanger avec ma femme qui était très inquiète et lui donner quelques directives par rapport à une conjoncture qui avait vu le jour après mon départ. Cela malgré une connexion des plus approximatives pour parler le moins. Je m’endormis peu de temps après avoir parcouru quelques pages du dernier Patrice Nganang (Contre Biya, Procès d’un tyran, ça s’appelle).

Le lendemain, le réveil fut pénible. Une méchante grippe s’était invitée chez moi. Tout en prenant mon petit déj, je sentais que la journée allait être pénible. Avec Alexis, nous partîmes pour la ville à la recherche de médicaments. Lui avait une gastro-entérite. Au bout d’une vingtaine de minutes, nous en débusquâmes une à l’angle de la place Julius Nyerere (le Mwalimu). Où nous pûmes acheter des médicaments que nous commençâmes à prendre sur place. Puis, nous fîmes un petit tour avant de revenir rapidement à l’hôtel, car une méchante brise avait commencé son règne sur Harare.

Nous trouvâmes que le service de presse nous avait enfin déniché une salle de travail au 2è. Nous nous y installâmes en attendant l’heure de notre rendez-vous avec li Moussa-Iye, le Djiboutien qui pilote le projet de l’utilisation pédagogique de l’histoire générale de l’Afrique dans les écoles du continent depuis l’Unesco à Paris. Subitement, j’ai senti le besoin de m’allonger. Je montai dans ma chambre où je m’endormis après avoir pris un cachet. Pour me réveiller seulement trois heures plus loin, le nez bouché et la tête en feu. Je descendis tout de même au 218, la salle de presse, où je constatai qu’Alex était encore là et que la rencontre avec Ali n’avait pas pu se faire. Il me fallait envoyer un papier au journal. Mon interview avec le directeur de la Zimbabwean Book Fair pouvait faire l’affaire. Je la terminai rapidement, la remis en forme avant de l’expédier.

Comment s’est achevée cette journée, je ne m’en souviens plus beaucoup, sauf que je finis par m’entretenir avec M. Ali. Une longue interview dont je commençai le décryptage la nuit même pour le terminer le lendemain et l’expédier à Yaoundé.

Dans l’espace, j’avais suivi l’ouverture des travaux de cette dernière journée, essayé de caler un rendez-vous avec trois experts –j’espère y arriver car nous allons de report en report- et de venir écrire tout ceci. L’avez-vous trouvé intéressant ? Je dois filer prendre mon déjeuner et mes cachets.

A demain !

Harare’s Telegraph

Monday September 5 2011

Chapter two

Prélude

L’ombre d’Alcinou Dacosta, le senior journalist par qui j’ai rejoint le réseau des journalistes en charge de l’éducation en Afrique, a plané sur les échanges d’aujourd’hui. J’ai d’autant plus pensé à lui que le service d’information de l’Unesco n’a pas cru devoir s’entretenir avec nous avant le début des travaux. Moi je n’ai pas beaucoup de problèmes car je suis à mon 2è rendez-vous avec eux.

Je suis un peu triste aussi pour mon confrère Daouda Mané du Soleil à Dakar qui n’a pas pu faire le déplacement pour faute de visa de transit pour l’Afrique du Sud. Il y a même de nombreux invités qui ont dû renoncer ou rentrer au bercail après l’infortune rencontrée à Jo’burg. Ce qui contraste véritablement avec les assises d’ici.

Je suis en effet à Harare sur invitation de l’Unesco pour prendre couvrir les assises sur «l’élaboration des contenus pédagogiques communs à l’usage des écoles africaines». C’est une séance de travail qui court jusqu’au 9 septembre prochain et qui rentre dans le cadre du projet dit de «L’utilisation pédagogique de l’Histoire générale de l’Afrique» goupillé par l’Unesco et l’Union africaine.

J’ai pris mes quartiers au 918 du Rainbow Towers Hotel dans une chambre double. Il y a là un téléviseur qui n’a que quelques chaînes (une locale, BBC, CNN, et les Supersports en plus de 3 chaînes de radio), un confort tout simple. J’ai une vue sur une partie de la ville qui n’est pas fameuse.

J’ai été frappé par l’imposant bâtiment qui jouxte l’entrée du complexe hôtelier et qui porte l’insigne de la ZANU PF, le parti au pouvoir ici. Sa vue m’a replongé dans mes cours d’histoire au lycée quand, parlant de la décolonisation du continent dans sa partie anglophone, on évoquait ces partis politiques qui se ressemblaient d’un pays à l’autre (Kanu, Zanu et autre Tanu).

Dimanche 4

Après le petit déj, je suis allé en ville en compagnie de trois profs du Congo démocratique, RCA et Gabon. Malgré que les enseignes fussent pour la plupart fermés, on s’est bien promené. Mais avant, je suis, curiosité oblige, allé fouiner dans le 2è bâtiment qui complète le Rainbow Towers. Et j’y ai trouvé un pasteur dans une posture très professionnelle. Avec autour de lui des centaines d’ouailles qui avaient pris d’assaut les gradins du gigantesque amphithéâtre qui m’a rappelé notre Palais des Sports de Warda. Au retour de notre promenade, mes compagnons avaient du mal à croire que la foule qui sortait de l’hôtel, l’office religieux terminé, y était effectivement.

De retour à l’hôtel, j’ai constaté que l’électricité faisait des siennes. Samedi déjà, il y avait eu coupure, rebelote donc dimanche. Mais il y avait un minimum au hall et dans certaines chambres. Déjà, les rumeurs faisaient état de ce que tous les invités ne viendraient pas du fait des problèmes de visa avec l’Afrique du Sud.

Nous en avons parlé avec le prof Elikia Mbokolo.

Sentant déjà les prémices de la grippe, je suis allé me coucher.

Lundi

Je me suis pourtant bien réveillé ce matin. A 8h j’étais au rendez-vous de l’ouverture des travaux dans l’un des salons de l’hôtel. Après quoi nous sommes allés à la cérémonie d’ouverture où j’ai trouvé un Robert Mugabe plutôt aux antipodes de ce que les médias occidentaux nous ressassent à longueur de journée. De cela, j’en reparlerai prochainement mais dans un article de presse pour Mutations.

Après l’ouverture, notre hôte nous a invités à un déjeuner que nous avons pris avec plaisir. Pour ma part, j’ai été frappé au cœur par ’orchestre qui distillait de la bonne musique durant le repas. Il s’agissait de Bob Nyabinde qui doit jouir d’une certaine aura ici. Ses compositions avaient un zeste de jazz agrémenté de rythmes du cru. Un peu comme chez la jeune Nigériane Layori que je vous invite à découvrir sur Youtube.com. Cette musique m’a rappelé des airs de High life, avec surtout ce solo semblable à ceux existant dans les compositions de E.T Mensah du Ghana ou King Sunny Ade du Nigeria. Plus encore, les rythmes étaient parfois proches de ceux du nord-ouest camerounais (on pouvait d’ailleurs danser le bottle danse sans se gêner). Pour moi qui ait toujours pensé que la culture c’est notre arme pour demain, j’étais servi. Il eut le bonheur de reprendre certains hits de la musique africaine comme Pata Pata ou Malaïka que popularisa jadis Miriam Makeba ou encore certains airs du trompettiste sud-africain Hugh Masekela.

Après ce déjeuner et alors que les profs rentraient en séminaire, je suis allé rapidement saisir mon papier. Non sans demander au service de l’info de l’Unesco de me fournir copie du laïus de Mugabe que j’ai adoré. A mi-parcours, je suis descendu au hall chercher Lamine Diagne pour avoir le discours mais tout le monde était parti à la réception offerte par le ministre de l’enseignement supérieur dans un hôtel pas loin. Je suis donc remonté finir mon texte et l’envoyer. Non sans problème puisque la connexion était loin d’être fluide quand elle n’était pas simplement absente. J’ai eu par ailleurs du mal à envoyer les photos qui pesaient plus que de raison ; heureusement que des amis retrouvés sur facebook m’y ont aidé. La situation débloquée, j’ai cependant pu envoyer une seule photo. La faute encore à la connexion.

Redescendu au hall d’entrée, j’ai croisé ma consœur de la SABC d’Afrique du Sud Fazila avec qui on était déjà à Tripoli, puis à Tunis. Nous avons ensuite rejoint la réception où j’ai découvert l’humour locale à travers le Minesup d’ici. Puis, nous sommes rentrés et malgré le mal de tête, j’ai commencé la rédaction de ce chapter two. Je ne peux même pas le relire parce que fatigué.

Au bout de trois jours de séjour, je suis frappé par la musique d’ici. Si je connaissais un peu Thomas Mapfumo et Chiwoniso, il y a du monde à découvrir ici. Demain si je retrouve la forme, je ferai un tour en ville à des adresses précises à moi données par des amis camerounais.

A demain !