Rechercher dans ce blog

Pages

welcome, willkommen, bienvenue

Vous êtes chez vous ici !
Here you are at home !
Hier sind Sie zu Hause !

mardi 2 juillet 2013

Tamar Tientcheu: le théâtre, ma foi



Portrait

Tamar Tientcheu, Yaoundé, IFC, juin 2013
La comédienne croit en l’avenir du quatrième art et se donne sans compter.

Depuis l’année dernière, le public de Yaoundé ne l’avait vu que de loin. Depuis «Confessions de femmes» -un texte de Wakeu Fogaing mis en scène au Cameroun par Eric Delfin Kwengoué- en effet, on ne l’apercevait ici qu’à travers le tube cathodique –diverses séries-ou alors sous pellicule –le Blanc d’Eyenga notamment réalisé par Thierry Ntamack. Une «absence» que la programmation des Scènes d’ébène a heureusement comblée. Pour elle et pour le public. Car Yaoundé pour Tamar Tientcheu fait partie de l’un de ses endroits qui comptent. Devant le public donc, et sans y avoir été préparée, malgré qu’elle venait de le jouer en France, et plus précisément au Théâtre 95 de Cergy-Pontoise dans le cadre du festival Cultures africaines, elle est montée sur les planches avec une certaine soif. Pour rentrer dans l’univers d’un conte intitulé «La fille au masque de bois». A la grande surprise du public, elle a su donner d’elle-même pour être à la hauteur de cette opportunité, permettant de voir que son carquois artistique avait pris de la profondeur, que sa palette s’était élargie avec bonheur. L’on pourra toujours lui remonter les bretelles sur certaines orientations scéniques mais elle a réussi le pari de faire tenir le public exigeant de Yaoundé jusqu’à la fin.
C’est que chez Tamar Tientcheu, il y a une douce générosité et un sens de la solidarité qui manque souvent au milieu artistique. Et pour mieux saisir cette spontanéité, il faut sans doute remonter à ses origines. En cette année 2002 où elle rejoint une joyeuse troupe composée des Eric Delfin Kwengoué, Norma Ichia, Corine Kameni et autres Charlotte Ngo Ntamack à la Maison des jeunes et des cultures de l’archidiocèse de Douala (MJC). Où sous la coupe de Théodore Kayessé elle va faire ses humanités artistiques et nourrir ses fondations. Deux années durant, elle va s’échiner à tenir le pari difficile de ne pas rester à la traîne d’une équipée qui a depuis montré son know how. Après quoi elle s’en ira voir du côté du Maluki théâtre de son aînée Dovie Kendo. Avec ses camarades, elle donnera vie aux «Petites histoires de Roland Fichet», avant d’enchaîner avec d’autres créations comme «kaba Ngondo» de Jonas Embom.
Malgré tout, la vie artistique n’est pas des plus simples. Au creux de la vague, elle ne pense qu’à se faire un nom. «Je ne suis pas du genre à baisser les bras», lâche-t-elle, un sourire en coin. C’est pourquoi quand elle le peut, elle enchaîne des séances de formation et/ou de recyclage comme cet atelier organisé par la Compagnie Feugham de Bafoussam à Dschang en février 2009 sur le jeu de l’acteur et la mise en scène. Occasion qui lui permettra de nouer une solide relation avec Wakeu Fogaing et Kouam Tawa, les deux têtes de la Compagnie. Qui, après l’atelier, lui ouvriront leurs portes pour continuer à lui instiller cette graine de comédienne qui lui a depuis servi. «A eux, je dois une fière chandelle et ne cesserai de les en remercier. Tout comme je dois beaucoup à d’autres, comme à Tony Mefe, le concepteur des Scènes et à tous ceux avec qui j’ai travaillé jusqu’ici.» si le théâtre ne lui permet pas encore de gagner sa vie, elle reste convaincue que «l’avenir sera autrement. Je demande simplement aux pouvoirs publics de nous aider à y croire.» Pour l’instant, elle travaille à cette fin en étant toujours en forme sur les planches comme on a pu le constater avec son dernier spectacle. En attendant que «Confessions de femmes trouve des dates à l’étranger. Ce spectacle sur le sexe dit faible mérite d’être regardé hors du Cameroun.»
Parfait Tabapsi

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire