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dimanche 9 mars 2014

Chapitre six: peur, fatigue et liesse

Cheick Tidiane Seck.
Carnet de route à Abidjan

Moi poule mouillée ? Peut-être. Hier, je suis rentré plus tôt à l’hôtel. C’était dans les coups de 23h et alors que le héros du soir Alpha Blondy n’avait pas encore monté sur scène. La faute à une sorte de paranoïa qui s’est installée en moi à la vue du dispositif sécuritaire auquel cette dernière soirée avait donné lieu. Les policiers avaient en effet investi l’esplanade du Palais de la culture. S’y trouvaient également les gars de l’armée, tous armés de fusils bien en évidence. Alors j’ai pris peur alors que mon métier m’enseigne le contraire. Mais comment faire autrement quand toute la semaine durant j’ai bien observé que la paix des cœurs n’était pas encore la chose la mieux partagée ici ?
Mais avant de rentrer, j’ai vu nombre d’artistes de talent. A commencer par le doyen Cheick Tidiane Seck et son groupe. Après avoir regardé et écouté nombre de ses prestations, dont le dernier lors du concert de son ami Manu Dibango à Würzburg en RFA l’année dernière, j’ai savouré les trois thèmes qu’il a proposés. Son jeu de piano et son adaptation aux écritures musicales contemporaines ne m’ont certes pas surpris, mais de le voir là en vrai m’a plu. Journée de la femme oblige, elles étaient nombreuses les chanteuses africaines à défiler sur les deux scènes apprêtées pour cette clôture. Qu’il s’agisse de la Burkinabé Steelbee ou de la Malienne Miriam Koné, toutes ont assuré. Tout comme Saintrick qui a essayé avec quelque succès de mettre le feu. Pour cette première partie de la soirée, un groupe venu du Maroc a partagé la musique gnawa avec le public avant d’en exécuter une variante très cadencée qui a soulevé les mélomanes qui avaient envahi cette esplanade finalement étroite.
Devant l'hôtel en chantier.
En sortant de cet espace, j’ai encore plus pris peur avec les échauffourées à l’entrée. Situation maîtrisée mais qui pouvait dégénérer à tout moment. De retour à l’hôtel, j’ai allumé la télé pour constater que le show était diffusé mais avec un léger différé. J’ai alors entamé la lecture de quelques articles du magazine Mosaïques en cours de production. Et lorsqu’Alpha Blondy est finalement apparu, j’étais si fatigué que j’ai pu à peine voir deux morceaux. J’ai eu le temps tout de même de voir qu’une liesse sans pareille avait pénétré les lieux. Ce qui finalement constituait pour moi la meilleure image de cette 8è édition qui aura apporté son grain de sel au processus de réconciliation d’un peuple qui a connu les affres d’une guerre dont il aurait pu se passer. Au diable si DJ Arafat, annoncé mais finalement absent, car le public a bien reçu les invités du soir et répondu massivement à l’occasion.

Avec Queen Etémé.
Fatigue
La journée d’hier, je l’ai passé pour l’essentiel à l’hôtel aux prises avec la fatigue. J’en ai profité pour régler quelques affaires courantes au pays et esquisser le rendu final de ce MASA dans les colonnes de Mosaïques. J’ai également reçu la visite d’un chercheur en littérature négro-africaine en la personne d’Adama Mansaké qui coordonne actuellement un ouvrage collectif sur Mongo Beti ici en Côte d’Ivoire et qui n’a pas manqué de me faire savoir que l’écrivain camerounais avait été un visionnaire comme l’attestent ses œuvres. Je suis allé ensuite au QG retirer mes frais de visa avec Monique. Elle en a profité pour se faire examiner par l’équipe médicale du festival. Avant d’aller au concert, j’ai croisé Queen Etémé en partance pour Grand Bassam où elle devait participer à un concert de jazz comme la soirée précédente. Un événement accolé lui aussi au MASA. Elle a déployé tous les trésors de persuasion pour m’amener à y aller. Sauf que je ne pouvais prendre le risque de sortir d’Abidjan sans informer le comité d’organisation. Une erreur fatale pour un journaliste étranger si jamais survient un quelconque pétrin ou pépin.
J’ai fait un tour avant la fermeture au marché de Treichville pour acheter quelques souvenirs pour ma famille. J’y ai croisé un Mandingue de bon cœur qui a comblé mes attentes vu mes ressources financières.

A demain !

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